SORTIE LE CORBUSIER A FIRMINY

Journée PATRIMOINE

-1er  Octobre 2 008 –

 

Dès 8h30, un beau ciel bleu et la bonne humeur sont au rendez-vous pour une  journée PATRIMOINE qui emmène 48 curieux au pays des Appelous, c'est-à-dire à FIRMINY.

Pour beaucoup d’entre eux, le site LE CORBUSIER à Firminy est à découvrir.

 

Mais qui est LE CORBUSIER ? Né à la Chaux-de –Fonds (Jura Suisse), de son vrai nom Charles-Edouard JEANNERET-GRIS, il se fait appeler Le Corbusier dès 1 920. Personnage  aux multiples facettes : architecte, urbaniste, peintre, écrivain, sculpteur, designer, il définit l’architecture comme « le jeu savant, correct et magnifique des volumes sous la lumière ». Sa rencontre avec les frères Perret (architectes) est déterminante quant au choix du « béton armé  brut de décoffrage ».Son fidèle ami Claudius PETIT –maire de la ville de Firminy de 1 953 à 1 971- fait appel à lui en 1 961 pour la conception et la réalisation d’un nouveau quartier Firminy Vert , à la périphérie de la ville noire. LE CORBUSIER décède accidentellement à Roquebrune-Cap Martin en 1 965 au début de la construction du quartier.

FIRMINY est la ville où Le Corbusier renouvelle l’architecture en fonction de la vie sociale, en utilisant des volumes simples articulés selon des plans d’une grande liberté qui tendent à l’interpénétration des espaces. Il donne naissance à 4 œuvres monumentales : l’unité d’habitation (habitat collectif), la maison de la culture (culture de l’esprit), le stade (culture du corps) et l’église (art sacré).

La maison de la culture, construite de 1 961 à 1 965 sur une carrière de grès houiller, est le seul bâtiment réalisé du vivant de l’architecte. Elle se présente comme un labyrinthe comprenant espace d’accueil, salles d’expositions, ateliers de création, auditorium…à l’architecture déroutante : de l’extérieur, elle offre un profil insolite, la toiture reposant sur un système de câbles qui lui donne l’aspect d’une voûte renversée.

Le stade, bâti sur une ancienne carrière de pierres, dévoile un terrain de football aux dimensions internationales et une piste olympique de 400m. Les rochers de la périphérie forment un amphithéâtre naturel. La tribune d’une capacité de 4 180 places est surmontée d’un auvent qui ne couvre que 500 places (son audace architecturale était peut-être trop … audacieuse ! et à risques)

 

 

L’Eglise St Pierre : première pierre en 1 970, début du chantier en 1 973, arrêt définitif en 1 978. L’achèvement de l’église est décidé à partir des années 2 000 par St ETIENNE Métropole et les Collectivités ; les travaux se terminent en 2 006. L’église St Pierre est une pyramide à base carrée évoluant dans un cône tronqué qui culmine à 33,09m du sol. C’est dans la nef que se révèlent dans leur ampleur l’élévation de l’édifice et le jeu contrasté des « canons à lumière ». «  Imaginée  comme un lieu de prière qui vient tutoyer les étoiles », Le Corbusier restitue là, l’ambiance de recueillement des églises romanes dans une géométrie résolument moderne. C’est un lieu à la fois cultuel et culturel (expositions, colloques) et très touristique.

 

 

L’unité d’habitation : elle a été conçue comme un village vertical perché sur de puissants pilotis, comprenant 17 niveaux d’appartements (du F1 au F6). L’école maternelle aménagée sur le toit est fermée  depuis 1 999  pour des raisons de sécurité. La visite de l’appartement témoin laisse deviner les idées-phares de Le Corbusier : espace, soleil, verdure. Tout a été pensé selon le Modulor « outil de mesure issu de la stature humaine et de la mathématique »

Dans les années 1 965, certains, choqués par cette architecture moderne et futuriste, l’ont pris pour un « fou et un provocateur ». On a parlé de blockhaus, de prisons… Convaincu ou non, on ne peut rester insensible à cette architecture surprenante et audacieuse par ses hardiesses dans les dimensions et les volumes. Le Corbusier n’a jamais cédé à la couleur, un choix et un geste en hommage au béton qui a été la matière essentielle dans la reconstruction d’après-guerre. Mais il y a la grisaille de la pierre, la froideur du matériau et les angles sans …douceur, que le guide -enthousiaste et admiratif – a su nous faire oublier.

 

Certains estomacs criant famine, un sympathique restaurant nous attend  près du pont du Pertuiset. Ambiance joyeuse, menu alléchant, tout va pour le mieux. Ayant repris des forces, nous sommes prêts pour la suite du programme : la visite du château des Bruneaux et sa mine témoin. La maison forte des Bruneaux (XV è) a été transformée au XVIIIè en un château de style classique. A ce jour, un programme de restauration des intérieurs et des façades est en cours. La mine témoin, reconstituée dans les communs et sous les pelouses par une équipe d’anciens mineurs, est longue de 150m de galeries .Le guide possédant à fond son sujet et très prolixe, nous fait revivre le dur métier des mineurs de fond

 

Nous voici maintenant sur la route sinueuse des Gorges de la Loire. Premier arrêt à CHAMBLES. Des intrépides montent dans le noir au sommet de la tour, d’autres, plus sages restent en terrasse mais tous découvrent un panorama grandiose sur les méandres du fleuve. Après un rapide coup d’œil du côté de Zanzibar … (c’est une boutique) hop !dans le car. Quelques Kms plus loin apparaît le château d’ESSALOIS. La vue sur l’île de GRANGEANT est magnifique, et Antoine nous ensorcelle quand, grand connaisseur de Ravachol et de l’ermitage Notre Dame de Grâce, il nous fait un exposé plein d’humour sur les aléas de la vie d’ermite et d’anarchiste. Les GORGES de la LOIRE ? Hauts lieux chargés d’histoire et de légendes où se côtoient vestiges et technologie moderne d’un barrage qui fait beaucoup parler de lui.

 

Dans les pas d’Antoine, sur ses terres d’enfance, nous avons vécu des moments forts en découvertes et en émotions. Un grand merci à lui et à Madeleine qui l’a fidèlement secondé. Et puis, quel mérite !travailler toute une journée sans filet… pardon, sans micro. Il s’en souviendra, nous aussi. Merci encore à vous deux. A une prochaine fois ?

 

 

                                                                       Dany Boufannais