SEJOUR EN CORSE DU 27/9 AU 11/10

 

            On peut parler du voyage en Corse comme d’une tapisserie.

Préparée d’abord minutieusement puis tissée, jour après jour, par Monique et Lucienne. Elles ont noué ensemble les fils entre les groupes de marcheurs, les touristes, les indépendants. Elles ont créé une harmonie dans le voyage, entre la mer, les montagnes, les vieux villages, les visites….

            Tout le monde était enchanté et nous allons vous faire partager quelques moments forts :

 

                        Girolata – Scandola 

Girolata, petit village de pêcheurs accessible par la mer, et à deux heures de bateau de Calvi, ou par un sentier pédestre, où l’on arrive après la visite de la belle réserve naturelle de Scandola : jaillissement de falaises rouges, ocrées, grenat, de pitons déchiquetés, de coulées de lave plongeant dans le bleu de la mer.

Sanctuaire de la flore et de la faune, refuges d’espèces rares et protégées : algues, poissons, mollusques, mais aussi aigles royaux, aigles pêcheurs ( balbuzards) , cormorans, tout un monde migrateur ou sédentaire. Nous avons pu observer les nids d’aigles balbuzards, faits de branchages au sommet de pitons. A flanc de falaise de petites chèvres sauvages ont élu domicile.

            Alors qu’un groupe de marcheurs quitte Girolata pour le Col de la Croix, nous embarquons pour le retour sur Calvi à 15 heures. Le bateau file à vive allure quand le pilote annonce dans le micro : « un banc de dauphins ». Nous nous précipitons à l’arrière et ils sont là, au moins cinq, à jouer à faire des bonds en l’air, plonger, disparaître et réapparaître dans un éclaboussement d’écume.

Le pilote a mis le bateau au ralenti, l’a fait virer. Des passagers applaudissent, c’est un moment de grâce ; le ballet durera au moins dix minutes jusqu’à ce que le bateau reprenne de la vitesse et les distance.

 

                        Arrière pays de l’Ile Rousse

            Dans les trésors cachés des villages, nous avons trouvé celui de Corbara :; le village de Corbara possède une marine, à la mode ,du nom de Daria, enfant célèbre du pays , enlevée puis devenue sultane. Ce n’est pas Daria le trésor caché , c’est la collégiale baroque de l’Annonciation qui telle une poupée russe en cache un et qui de un devient multiple : maître – autel en marbre de Carare, chaire en marqueterie, meubles de sacristie ( en noyer, genévrier, olivier, pin laricio, buis, châtaignier ), fragment de retable du XVème S, buffet d’orgue en forme de proue de navire ; on se prend à rêver et une oreille intéressée se perd à entendre leurs voix dans le silence fracassant de l’instrument qui heureusement revit lors de récitals.

Tant de richesses au fin fond d’un petit village qui racontent des bribes d’histoire d’autrefois – Histoire des puissants mais aussi histoire des créateurs (ébénistes, tailleurs de pierre , de marbre, artisans ) , plus simplement histoires d’hommes et de femmes corses.

 

                        Bavella

            Le car nous emmène au col de Bavella d’où nous montons à travers une forêt de pins, cèdres, sapins dont les sommets aplatis par le vent offrent un abri sûr aux gypaètes barbus et aux aigles royaux. Nous approchons des Aiguilles de Bavella , situées dans l’Alta Rocca. Elles sont également appelées «  Cornes d’Asinao », qui lancent vers le ciel d’un bleu intense leurs pics déchiquetés  aux formes délirantes, pointes de porphyre épargnées par l’érosion quaternaire des glaciers.

Après une escalade digne de la haute montagne, nous parvenons au summum- « Le trou de la bombe » situé au Nord Ouest de Porte- Vecchio et au sud de Solenzara. Impressions de bout du monde. Je n’ai jamais rien vu de plus somptueux et de plus sauvage. De cet endroit magnifique et inoubliable, nous pouvons apercevoir l’Ile de Monte- Christo ainsi que l’Ile d’Elbe, et au loin, la Sardaigne.

 

                       

 

Bonifacio  - entre port et falaise-

            Nous l’abordons par la mer d’où la vue est saisissante : maisons étroites serrées les unes contre les autres, accrochées à la falaise de calcaire blanc, surplombant un à pic vertigineux de plus de soixante mètres avec la mer en dessous.

Vue de la Cité, la beauté est la même depuis le chemin de ronde taillé par les Gênois : une succession  de points de vue sur la Marine, le goulet, la mer. La ville est comme suspendue au dessus des Bouches de Bonifacio et l’on voit la Sardaigne. Le vertigineux escalier du Roy d’Aragon dévale depuis la haute ville jusqu’à la mer. Fondée vers 830, la vieille ville est un mélange d’architectures ,  militaire, civile et religieuse, témoignages du passé de cette cité de soldats, de confréries chrétiennes, de marchands Comme le dit Jean- Louis Andréani dans un article du Monde : Bonifacio sublime le Sud de la Corse .

 

            Ainsi , pendant deux semaines, nous avons parcouru les chemins arides et rocailleux, longé des côtes ourlées par une mer d’un bleu inoubliable, découvert des paysages d’une ampleur incomparable, deviné la vie des petits villages oubliés sur les crêtes, dévoré nos pique-nique – tout à fait inoubliables quant à eux – bavardé, ri, plaisanté dans une atmosphère amicale, exceptionnellement chaleureuse ; nous avons été grisés par les senteurs de cette île, si belle, si lumineuse, si colorée, qui semblait à la fois nous accueillir et nous tenir à  distance par son histoire, sa tradition de liberté, son mystère et la réserve austère de ses habitants.

 

Avons-nous tout découvert ?

Avons-nous tout compris ?

            Certainement pas ! il faudrait encore bien des séjours pour y parvenir….

            Nul doute que ce voyage donnera à certains l’envie d’y revenir !

                                                          

Mille mercis à Monique C. et Lucienne A.

 

 

Ce compte-rendu a été rédigé par cinq amies de l’atelier «  Ecriture »- d’où la longueur et la diversité des styles

           

 

2  RECETTES CORSES

 

 

Dolce Castagninu (Gateau de farine de châtaigne)

 

         Pour 6 personnes gourmandes :3 verres de farine de châtaigne, 3 oeufs, 1 verre de sucre,  ¾ de verre d'huile, 1 sachet de levure.

         Dans une jatte, mélanger la farine avec la levure et le sucre. Battre les oeufs, les verser dans la farine, ajouter le lait et l'huile.Mélanger de façon à obtenir une pâte homogène.

 

 

Verser dans un moule préalablement beurré et fariné. Cuire au four 20 mn à 200 °. Servir tiède ou froid.

 

Arbilale (Chaussons aux blettes)

 

         Oter les côtes de blettes, blanchir les feuilles puis les passer sous l'eau froide. Les presser dans un torchon. Les couper grossièrement. Dans une grande poêle, verser un fond d'huile, y faire blondir l'oignon très finement émincé, rajouter le persil, les blettes et faire suer l'ensemble.

         Etaler la pâte pour obtenir pour obtenir une épaisseur de ½ cm. Découper des rectangles de 15 cm par 30 cm. Déposer un bon tas de blettes sur la moitié du rectangle. Passer un pinceau trempé dans l'oeuf battu sur les bords intérieurs.Fermer, puis rabattre les bords pour former un chausson. Plier les coins, badigeonner le dessus avec l'oeuf.

 

 

       Faire cuire 15 mn à four 210°.